quarta-feira, junho 15, 2005

Mais Nothomb

"[...]
Si Dieu mangeait, il mangerait du sucre. Les sacrifices humains ou animaux m'ont toujours paru autant d'aberrations: quel gaspillage de sang pour un être qui aurait été si heureux d'une hécatombe de bonbons!
Il faudrait raffiner. Au sein des sucreries, il en est de plus ou moins métaphysiques. De longues recherches m'ont menée à ce constat: l'aliment théologal, c'est le chocolat.
Je pourrais multiplier les preuves scientifiques, à commencer par la théobromine qu'il est seul à contenir et dont l'étymologie est criante. Mais j'aurais un peu l'impression d'insulter le chocolat. Sa divinité me semble précéder les apologétiques.
Ne suffit-il pas d'avoir en bouche du très bon chocolat non seulement pour croire en Dieu, mais aussi pour se sentir en sa présence? Dieu, ce n'est pas le chocolat, c'est la rencontre entre le chocolat et un palais capable de l'apprécier.
"
[Biographie de la faim. Paris: Albin Michel, 2004. p. 39-40]

Curioso que os dois excertos que selecionei - ao acaso, dentre os livros da autora que me são mais caros - versem sobre as virtudes epifânicas do chocolate!